In Memoriam James Joyce de Hugh MacDiarmid : indescriptible poème ?
Résumé
La description et la compréhension du poème In Memoriam James Joyce, de Hugh MacDiarmid, ont, depuis sa parution en 1955, posé bon nombre de problèmes aux critiques de son œuvre. Leurs descriptions, en particulier celles des connections entre les parties et de la cohérence de ce poème de 250 pages, sont symptomatiques d’une rencontre et d’une extrême tension entre analyse critique, description et subjectivité. Dans ce flou méthodologique, apparaissent dans tous les textes critiques trois procédés principaux : l’adjectivisation, la nominalisation et le recours à la métaphore. Plongeant la description critique dans le royaume de la subjectivité et bien souvent de la morale, elles mettent en danger l’œuvre elle-même. Pourtant, en tentant de spécifier l’origine de cette subjectivité moralisante, en distinguant les fonctions et les raisons de cette saisie individuelle du poème, c’est l’apport de telles descriptions qui peut apparaître. Issu des expérimentations modernistes de MacDiarmid et rédigé en grande partie dans les années 1930, In Memoriam James Joyce est probablement impossible à décrire. L’utilisation du langage pour parler du langage et les descriptions de ce poème révèlent les achoppements des critiques tout autant que la quête du poète, le cœur de son œuvre et les questionnements de toute une époque.