La vocation funéraire des maisons de l’ordre de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem n’a fait l’objet que de rares études, aussi bien à propos des établissements orientaux les plus importants que des plus petites commanderies rurales d’Occident. Pour le territoire français actuel, seule la commanderie prieurale de Toulouse a pu bénéficier d’une étude archéologique prenant en compte tout particulièrement les aspects funéraires, à l’occasion notamment de la fouille préventive de son cimetière. Dans le cadre de recherches historiques et archéologiques menées sur les maisons des ordres religieux militaires du Prieuré d’Auvergne au Moyen Âge, il a été possible d’approcher de manière incidente la question de la fonction funéraire de ces maisons et des caractères des espaces d’inhumation dans les commanderies. L’exploitation croisée des sources archivistiques et des données archéologiques ouvre de nombreuses pistes de recherches, à défaut de pouvoir livrer des résultats aboutis, ces problématiques ayant pour l’heure été trop peu exploitées. Néanmoins, trois axes principaux de recherche peuvent être envisagés. En premier lieu, il s’agit de caractériser la fonction funéraire des maisons de l’Hôpital, à travers notamment les droits des maisons en matière d’inhumation ou le recrutement des cimetières. En deuxième lieu, de multiples questions se posent quant à la topographie funéraire des commanderies, l’articulation des espaces sépulcraux avec les espaces conventuels, ainsi que les spécificités du recrutement de ces multiples espaces d’inhumation. En troisième lieu, bien qu’il soit nécessaire de multiplier les études archéologiques approfondies pour obtenir des données statistiquement fiables, les modes d’inhumations apparaissent très variés ; nous n’aborderons ici que les questions inhérentes à l’inhumation des frères, qui transparaissent au travers des inhumations en habit et des sépultures monumentales, qu’il s’agisse de caveaux ou d’enfeus de chevaliers ou de dignitaires de l’ordre.