Le site de Châteauneuf-en-Valromey est implanté sur un éperon barré situé à 800 m au sud-ouest du chef-lieu de Songieu (commune de Haut Valromey, Ain) et à 650 m au nord-est de Bassieu dans le département de l'Ain. Dominant la vallée, le château a conservé d'imposantes ruines dans un cadre paysager préservé, ceinturé à l'Est par le massif du Grand Colombier et à l'ouest par le massif de Planachat. Les vestiges les plus visibles sont ceux de l'enceinte et de la tour maîtresse appartenant à la cour haute, ceux d'un groupe de bâtiments traditionnellement interprétés comme des halles et la courtine nord du bourg qui fait office de mur bouclier en barrant l'éperon rocheux sur sa partie la plus exposée aux assaillants. Depuis 2015, une collaboration est instaurée entre les membres du Cercle Amical de Songieu, association propriétaire des ruines du site et les archéologues. Des recherches sont ainsi menées en parallèle des travaux de sécurisation et de valorisation des vestiges. Le site n'ayant jusque là fait l'objet que de quelques recherches historiques et de dégagements des ruines, son potentiel archéologique est révélé à chaque intervention. Après avoir renseigné le dispositif d'accès à la cour haute en 2017, la campagne de 2018 s'est attachée à sonder l'état de conservation des bâtiments abrités au sein de la cour haute. Ainsi, les vestiges de deux bâtiments utilitaires et leurs portes d'accès ont partiellement été dégagés avec des élévations conservées jusqu'à 1,60 m de hauteur, le long de la courtine sud (fig. 01). L'ensemble témoigne d'un programme architectural dès l'aménagement de la cour haute. Outre les maçonneries conservées, les éléments lapidaires issus des niveaux d'effondrement apportent des informations précieuses sur les élévations aujourd'hui disparues. Un autre sondage réalisé à l'extérieur de la cour haute, dans l'emprise du bourg, a livré un massif de maçonnerie interprété comme le soubassement d'un foyer de forge (fig. 02). Enfin, les travaux entrepris sur les sources archivistiques se prolongent. Après deux sessions consacrées au dépouillement des opera castri des comptes de châtellenie, la campagne 2018 a été dédiée à la transcription de la partie concernant Châteauneuf du terrier de 1345. Afin d'obtenir une vision plus globale de l'organisation interne de la cour haute, nous souhaitons dorénavant mettre en place une fouille programmée triennale. La mise en perspective des vestiges et des données archivistiques renseignera, de manière la plus exhaustive possible, ce centre de châtellenie en marge des centres connus du Bugey.