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Communication Dans Un Congrès Année : 2018

"Réminiscences cinématographiques. A propos de deux œuvres d'Emilie Brout et Maxime Marion."

Résumé

De 2009 à 2014, les artistes Emilie Brout et Maxime Marion travaillent à la création de deux œuvres singulières puisant leurs sources dans le matériau filmique lui-même : Google Earth Movie (2009-2013) et Dérives (2011-2014). La première vidéo propose une transposition au sein de Google Earth de dix scènes cinématographiques célèbres. En conservant la bande-son originale des films, les deux artistes donnent à voir des images numériques de paysages et décors urbains (ceux-là même du tournage) vidés de toute présence humaine. En prenant soin de reproduire à l’identique les cadrages, les mouvements de caméra, la lumière et le montage, Brout et Marion proposent une réflexion sur l’expérience spectatorielle cinématographique : ces images réactivent les souvenirs (mentaux et sensoriels) du spectateur, questionnent l’existence d’une mémoire cinématographique collective et interrogent, tout en les renouvelant, les rapports entre fiction et réalité. La deuxième vidéo, Dérives, consiste, quant à elle, en un bout à bout de courts extraits cinématographiques mettant en scène l’eau sous toutes ses formes (pluie, mer, rivière, flaque…), l’enchaînement des scènes (plus de 2.000) étant déterminé par un algorithme spécifique prenant en compte des paramètres aussi bien objectifs (place occupée par l’eau dans le cadre, par exemple) que subjectifs (critères esthétiques et affectifs définis par les artistes eux-mêmes). Dérives est ainsi pensé comme un film infini dont le montage se renouvelle constamment. Ici aussi, le spectateur est invité à « faire travailler » sa mémoire et à réfléchir sur ce qui relie un plan à un autre, l’œuvre mettant en place « une sorte d'oscillation permanente entre un jeu de reconnaissance des extraits célèbres et un jeu d’anticipation pour la prochaine image ». A partir du travail des deux artistes français, notre communication traitera alors de plusieurs thématiques relatives à la « survivance des formes cinématographiques », telles que la réappropriation d’œuvres préexistantes, la convocation et la réactivation d’une mémoire cinéphilique, la mise en place d’une complicité (connivence) entre artiste et public, ou encore la transposition de techniques et effets cinématographiques dans un univers virtuel.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01998164 , version 1 (29-01-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01998164 , version 1

Citer

Rosine O'Kelly. "Réminiscences cinématographiques. A propos de deux œuvres d'Emilie Brout et Maxime Marion." : Communication dans le cadre du colloque "Survivance des formes cinématographiques dans les images contemporaines" - du 14 au 16 novembre 2018 - Université de Caen. Article à paraître.. Survivance des formes cinématographiques dans les images contemporaines, Université de Caen Normandie; MRSH Normandie Caen; Laboratoire LASAR; Institut ACTE, Nov 2018, Caen, France. ⟨hal-01998164⟩
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