Une base de données géoréférencées des principales formations à silex du Sud de la France est en cours de finalisation. Elle propose à tous les archéologues préhistoriens un outil indispensable au développement d’études portant sur la circulation des matières premières et sur les critères de leur sélection. Elle est le fruit d’un partenariat entre différents acteurs impliqués dans l’optimisation de la caractérisation de la provenance des silex. Elle regroupe les résultats de leurs prospections – systématiques ou ciblées – dans six régions (Aquitaine, Auvergne, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes). Cette base de données intègre également les travaux récents sur les propriétés d’enregistrement des changements paléoenvironnementaux lisibles sur les silex. Chacune des formations recensées fait l’objet d’une notice simplifiée décrivant l’encaissant et le(s) type(s) de silex présent(s). Ces notices descriptives et explicatives contiennent des photos à toutes les échelles, de la formation géologique au microfaciès de l’échantillon. Des références bibliographiques géologiques et archéologiques complètent chaque notice. Cette démarche dépasse la seule compilation des données et s’inscrit dans le champ des approches cognitives des interactions entre hommes et milieux, et plus particulièrement dans celui, dynamique, de la collecte et de la diffusion du « géomatériau silex ». Nous avons donc opté pour une représentation dynamique où chaque formation primaire est représentée en relation avec l’ensemble des formations superficielles dont il est le fournisseur. Cette nouvelle génération de cartes représente les principales formations primaires et secondaires à silex, non pas sous forme d’entités distinctes mais en tant qu’étapes d’un parcours paléogéographique. Ces états de résidence successifs d’un même type de silex représentent autant de gîtes potentiels de collecte. Ils permettent de définir des polarités dynamiques dans la distribution entre les types génétiques (gîtes primaires et subprimaires) et les types gîtologiques (gîtes secondaires). Cette démarche implique une réorganisation partielle des lithothèques car, une fois les aires de distribution propres à chaque type génétique et ses dérivés cartographiées, il faut rattacher les échantillons existants aux différents itinéraires visualisés. Il devient alors possible d’identifier le domaine exploité par l’homme en reconnaissant sur les objets archéologiques en silex les associations de stigmates caractéristiques des différentes étapes des itinéraires de distribution de chaque géomatière.