Le confident dans les situations de violence au travail
Résumé
Le lieu de travail est un espace de proximité, il permet l’apprentissage social, la construction des identités collectives, il est une inscription sociale. Cette proximité peut engendrer de la confiance entre les individus par le lien social et être considérée comme un antidote susceptible de ré-enchanter la société (Weber, 1905). Ici, la confiance ferait appel à une sorte d’appartenance groupale, communautaire, liée à la proximité organisationnelle imposée mais différente de celle-ci par son caractère inaliénable (Dupuy et Torre, 2004).
Seulement, il se trouve que le lieu de travail est aussi un espace générateur de violences interindividuelles, violences de proximité dont les auteurs sont majoritairement des pairs, des usagers ou des responsables hiérarchique. Dés lors, il existe une dissociation entre les notions de confiance et de proximité. La confiance, inaliénable et nécessaire, pourrait se délocaliser, se tourner vers d’autres personnes, d’autres acteurs de la vie de l’individu subissant des violences.
Cette communication à pour objet de définir la relocalisation de cette confiance.
Dans le cadre d’une enquête nationale VIRAGE mise en place par l’INED (Institut National des Etudes Démographiques) en 2015, nous avons étudié les violences survenant sur le lieu de travail ou en relation avec les interactions qui y prennent place. Il s’agit, dans le contexte professionnel d’explorer en détail les actes subis et leurs conséquences.
Sur 17333 personnes travaillant, 3261 subissent des violences de tout type sur leur lieu de travail (soit 18,81% de la population). Parmi ces dernières, 1262 se sont confiées à des individus dans et en dehors du cadre du travail.
Il sera donc question de définir le confident, vers qui la confiance se déplace et se relocalise dans des situations de souffrance de proximité.
Dupuy, C. & Torre, A. (2004). Confiance et Proximité. In B. Pecqueur B. et J-B. Zimmermann (Eds). Economie de Proximités. Paris, Hermès.
Weber, M. (1905/1964). L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme. Paris, Plon.