Pourquoi, et dans quelles conditions, lorsqu’on traite de l’hybridation, croise-t-on la question de la mobilité ? Il est fréquent en effet d’évoquer le déplacement des hommes, et pas seulement celle des objets, pour expliquer « des phénomènes de diffusion, d’emprunt et d’imitation ». Pour répondre à la question qu’il se pose face à des vestiges situés hors de leur lieu d’invention, l’archéologue s’interroge inévitablement sur le rôle de la mobilité non seulement des artefacts et des idées, mais aussi des personnes. Si elles sont toutes envisageables, ces dernières placent au cœur de la réflexion le rôle du « facteur humain » dans l’exportation de savoir-faire et de patrimoines culturels qui peuvent, mais pas nécessairement, engendrer des productions à caractère hybride. Est dressée ici une typologie des espaces et des échelles de la mobilité des potiers et des peintres italiotes et sicéliotes en Italie du sud et en Sicile pour en évaluer les conditions de possibilité et en cerner les dynamiques.