« Tristan et Yseut en bande dessinée. Tentatives d’acclimatation d’un mythe subversif »
Résumé
Au regard du succès du roi Arthur très présent dans la BD, l’autre grand mythe romanesque de la littérature médiévale, le couple de Tristan et Yseut, peut sembler tout à fait propice à une adaptation en BD. La version de Bédier (1900, grand succès éditorial pendant tout le XXe s.) avait fait découvrir au grand public un Tristan et Yseut à la fois plus fidèle aux textes médiévaux et infiniment plus « scénarisable » que l’opéra de Wagner. Le cinéma s’est d’ailleurs très tôt emparé du sujet, dès les années 1910, mais somme toute, seuls Cocteau et Truffaut en ont donné de vraies versions d’auteur – et en choisissant la modernisation du mythe (L’éternel Retour, Delannoy, 1943 ; La femme d’à côté, 1981) ; Tristan et Yseut n’ont pas trouvé leur John Boorman (Excalibur, 1981), c’est-à-dire qu'il n’existe pas de grand film populaire, en costume, au souffle mythique. Le neuvième art y a-t-il de son côté suppléé ? On se propose de retracer la brève histoire (para)littéraire des amants de Cornouailles dans la BD franco-belge.
[Cet article est malheureusement paru avant la sortie du 'Tristan et Yseult' de Maupré et Singeon, Paris, Gallimard, 2017]