La mise en place des sanctuaires chrétiens au Puy aux époquestardo-antique et médiévale a contribué à faire de cette cité un lieu central de dévotion dans le royaume de France au Moyen Âge. La ville du Puy est encore marquée par cet héritage sacré. Le propos interroge l’évolution de la topographie religieuse et politique (et défensive) auMoyen Âge central et au bas Moyen Âge (XIIIe s. - XVe s.) à la lumière des recherches récentes. L’objectif est de réévaluer les relations entretenues entre les communautés religieuses, lesautorités ecclésiastiqueset les pouvoirs urbains (évêque, chapitre et consulat) d’un point de vueinstitutionnel et leurs conséquences sur la morphologie urbaine.Dans ce cadre, il s’agit de voir comment les ordres mendiants en particulier accompagnent les changements de la société médiévale ponote.L’analyse est fondée sur une enquête historique doublée d’une approche archéologique et artistique, dans une volonté transdisciplinaire.Elle est appuyée par une documentation cartographique. Dans un premier temps, il s’agit de dresser un portrait du paysage monumental de la ville au XIIIe s. puis de développer les rapports (ententes, conflits, « violence symbolique ») qu’entretiennent les différents pouvoirs dans la cité en montrant que les sanctuaires de la ville haute du Puy concentrent alors toutes les attentions religieuses, institutionnelles et symboliques. Entre le XIIIe et le XVe s., l’organisation urbaine évolue considérablement notamment avec la mise en place d’une cour de justice royale (paréage) et la constitution d’un consulat. La ville haute tend à devenir un noyau urbain à part entière, organisé autour de la cathédrale et du quartier canonial, presque figé dans sa fonction religieuse originelle. Dans un second temps, il s’agit donc de donner une nouvelle lecture de la structuration de la ville basse par rapport à cette redistribution des pouvoirs. La ville basseest alors ceinturée par les couvents des ordres mendiants : dominicains, franciscains,carmes et clarisses. Leur présence renforce l’encadrement religieux des fidèles et participe à l’évolution de leurs pratiques dévotionnelles.Bien qu’implantés en ville basse ou aux abords immédiats de cette dernière, ilsjouent un rôle important dans l’espace public, l’accueil des fidèles étant rendu possible par l’architecture des enclos conventuels. Les jubilés et les processions lors des fêtes religieuses contribuent à relier ces espaces pouvant être perçus comme périphériques à la ville haute alors sanctuarisée.