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Communication Dans Un Congrès Année : 2018

Véhicule autonome et simulation des mobilités : vers de nouveaux modèles

Résumé

Technologie de rupture, le véhicule autonome prend part dans l’une des neuf solutions industrielles de la « Nouvelle France industrielle » de 2016 et se voit doté d’un investissement conséquent de l’Etat français via, notamment, l’institut pour la transition écologique VEDECOM créé en 2014. Si les premiers tests sur circuit furent conduits dès les années 1960 au Japon et en Europe (Stanley, 2013), le concept originel du véhicule autonome émane de General Motors lors de la World’s Fair de New York en 1939 (Anderson et al., 2014). Il faut néanmoins attendre les années 2000 et le DARPA Challenge pour que le véhicule autonome connaisse un réel engouement comme en témoigne l’apparition d’acteurs disruptifs tels que Google ou Apple, venus concurrencer les constructeurs automobiles traditionnels et leurs équipementiers. Malgré la persistance de blocages, technologiques et juridiques pour la plupart, les récentes avancées ont permis le lancement, sur le premier semestre de 2018, d’un projetpilote transfrontalier entre la France, le Luxembourg et l’Allemagne sur un tronçon autoroutier, venant s’ajouter à la quarantaine de sites d’expérimentation déjà présents en France (Nouvelle France Industrielle, 2016). La vente pour le grand public et la circulation de véhicules autonomes sur les routes n’apparait de ce fait plus qu’une question de temps. Face à ce constat, l’impact de l’autonomisation des véhicules est une problématique qui mérite une attention particulière car source de profonds bouleversements dans de nombreux domaines. Cette proposition de communication se propose d’aborder plus spécifiquement la question de la prise en compte du véhicule autonome dans les interfaces de simulation des mobilités quotidiennes. Depuis les travaux de Lowry en 1964, la modélisation des interactions entre transport et urbanisme a fait l’objet de nombreux projets de recherche, conduisant à la construction des modèles LUTI tels que METROPOLIS, TRANUS ou encore URBANSIM. Ces modèles, qu’ils soient d’optimisation ou de prévision, dont les caractéristiques ont déjà été largement détaillées (Simmonds et Bates, 1999 ; Antoni, 2010 et 2013), ont tous une visée prospective à laquelle il faut dorénavant ajouter l’arrivée du véhicule autonome : quels nouveaux modèles faut-il inclure pour anticiper l’impact du véhicule autonome ? Le véhicule autonome produisant une décorellation partielle entre l’individu et le véhicule, ce dernier pouvant se déplacer sans conducteur, comment cette mobilité parallèle (Agbossou et Tissandier, 2017) peut-elle être prise en compte dans les simulations ? Quels seront les nouveaux usages Page 2 sur 3 des modes de transport et les nouveaux services de mobilité que le véhicule autonome va générer ? Puisque le véhicule autonome sera avant tout une mutation sociale liée à son acceptabilité, comment construire ces modèles si ce n’est par la participation du public ? Afin de répondre à ces problématiques, il est nécessaire de construire des scénarii plausibles d’anticipation : - Déploiement du véhicule autonome : scénario de rupture versus scénario tendanciel (Janin et al., 2016 ; Stanley, 2013) ; - Modèles d’usages du véhicule autonome : usage partagé et nouveaux services versus prolongation de l’usage actuel (Spieser et al., 2014) ; - Catégories des véhicules autonomes : transport collectif versus véhicule particulier versus nouveaux types de véhicules (véhicule volant Airbus, modèle « Pop Up ») ; - Technologie du véhicule autonome : véhicule en « self-connected » versus véhicule « interconnected » (Glancey, 2013) versus technologie hybride ; - Motorisation du véhicule autonome : utilisation d’un carburant conventionnel actuel versus utilisation de l’électricité ou d’une pile à combustible. La combinaison de ces différents scénarii, qui revêtent tous une part de fiction du fait de l’impossibilité, dans l’état actuel des choses, de tester in vivo l’impact du véhicule autonome, doit conduire à la production de nouveaux modèles à incorporer aux plateformes de simulation existantes. La participation d’une grande part de la population, via des enquêtes et des questionnaires, bâtis par des équipes pluridisciplinaires, doit accompagner la construction de ces nouveaux modèles pour répondre aux besoins de renouvellement des outils de la prospective engendrés par l’arrivée du véhicule autonome

Domaines

Géographie
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01953108 , version 1 (07-01-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01953108 , version 1

Citer

Patrice Tissandier. Véhicule autonome et simulation des mobilités : vers de nouveaux modèles. 1ères Rencontres Francophones Transport Mobilité (RFTM 2018), Laboratoire Aménagement Economie Transports - Université de Lyon 2, Jun 2018, Lyon, France. ⟨hal-01953108⟩
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