Il est assez commun de penser que la fée pédagogique s’est penchée sur le berceau des enseignants : cela relèverait de l’inné. Aussi, former dès le départ les enseignants à l’utilisation de leur corps, de l’espace et de leur voix présenterait peu, si ce n’est aucun intérêt. Pourtant, de nombreuses recherches sur le terrain éducatif ne cessent de souligner le rôle des gestes, de la voix, de la proxémie ou du regard dans le processus d’enseignement-apprentissage et dans la gestion de la classe. Dès lors, il s’agit d’une dimension du répertoire didactique à construire avec les enseignants novices/stagiaires afin qu’ils aient, dès le départ, une conscience de cette ressource pédagogique et en affinent progressivement son utilisation. L’objectif de cette communication est de déconstruire l’idée d’une compétence didactique qui oscillerait uniquement entre l’innée et l’empirique. Nous sommes dès lors amenés à nous interroger sur la pertinence d’une formation initiale intégrant des questions relatives à l’utilisation du corps dans l’enseignement des langues. Ceci nous conduira à nous intéresser au regard que des étudiants au concours MEEF, des enseignants stagiaires et des futurs professeurs de FLE/S ont de leur propre corps comme ressource pédagogique et de l’importance de cette dimension corporelle dans la pratique pédagogique. Nous terminerons la communication par une réflexion sur les besoins déclarés en formation et des pistes d’élaboration de modules de formation.