Les régions nord comme sud sahariennes présentent depuis la deuxième moitié du XXe siècle, des signes évidents de crises, à la fois environnementale et socio-économique, qui ont été généralement indifféremment qualifiées de désertification.

Pourtant, plusieurs sites étudiés en zones nord et sud du Sahara (Aleg et Mâl en Mauritanie, pays dogon au Mali, bassin de l’oued Dadès au Maroc, piémont sud de l’Atlas saharien en Algérie) montrent des modalités et rythmes de développement de processus de transformation des milieux et des activités, et surtout des réponses des sociétés locales à ces crises, qui viennent nuancer ces conclusions souvent catastrophistes. Ces études indiquent que la notion de désertification, quelle que soit la définition que l’on en adopte,  ne permet pas de décrire, ni surtout de comprendre, les processus à l’œuvre dans ces régions.

Ces exemples viennent reposer la question de la définition de la notion de désertification et des concepts qu’elle véhicule, et de la pertinence de son application trop systématique pour qualifier les processus à l’œuvre dans les régions semi-arides du nord et du sud du Sahara.

Analyses de terrain et par télédétection, montrent que si les sociétés sont à l’origine de l’exacerbation de l’impact des sécheresses des années 70-80 qui ont affecté toutes ces régions, elles ont su apporter des réponses adéquates à ces crises écologiques, là où les structures sociales d’encadrement des territoires sont encore suffisamment puissantes.