Le tournoi de tennis de Roland-Garros pendant les évènements de mai 1968
Résumé
Dans les années soixante, la crise couve sur l'ensemble du circuit tennistique. Si les instances internationales et les fédérations nationales se battent pour repousser l'inéluctable, nombre de joueurs, attirés par des contrats de plus en plus attractifs continuent à déserter les championnats et tournois amateurs pour venir grossir les rangs des professionnels. Les tournois du Grand Chelem, Roland Garros en tête, ne parviennent plus à réunir les meilleurs. A la Porte d'Auteuil, le spectacle s'en ressent, l'ambiance et l'affluence dans les tribunes se dégradent. Le public regarde avec de plus en plus de scepticisme les Internationaux de France et le classement final des joueurs. La fuite des ténors vers la troupe des professionnels de l'IPTA (International Professional Tennis Association) et les matchs d'exhibition sponsorisés vident Roland Garros de sa substance et de son panache.
L'idée de tournois "ouverts", pour combattre l'hypocrisie ambiante, renouer avec le public s'impose alors progressivement chez certains esprits précurseurs. Dès 1961, Philippe Chatrier, dans son éditorial de Tennis de France indiquait la direction à suivre. Il faudra attendre 1968 pour que la révolution sur les courts prenne forme et renverse les instances fédérales : l'ère open du tournoi de Roland Garros fait écho aux décisions prises quelques mois plus tôt à Wimbledon.
C'est à travers les archives de la Fédération Française de tennis, du Tenniséum de Roland Garros, la presse généraliste et la presse spécialisée, en particulière la revue Tennis de France, mais également les traces audiovisuelles du tournoi que nous analyserons cette période charnière où le tennis "ouvert" finit par s'imposer. Le rôle joué par Philippe Chatrier pendant les années soixante, les conflits interminables entre les instances du tennis, les difficultés organisationnelles liées au contexte de mai 1968 permettront d'éclairer les débuts de la formule open à Roland Garros.
L'idée de tournois "ouverts", pour combattre l'hypocrisie ambiante, renouer avec le public s'impose alors progressivement chez certains esprits précurseurs. Dès 1961, Philippe Chatrier, dans son éditorial de Tennis de France indiquait la direction à suivre. Il faudra attendre 1968 pour que la révolution sur les courts prenne forme et renverse les instances fédérales : l'ère open du tournoi de Roland Garros fait écho aux décisions prises quelques mois plus tôt à Wimbledon.
C'est à travers les archives de la Fédération Française de tennis, du Tenniséum de Roland Garros, la presse généraliste et la presse spécialisée, en particulière la revue Tennis de France, mais également les traces audiovisuelles du tournoi que nous analyserons cette période charnière où le tennis "ouvert" finit par s'imposer. Le rôle joué par Philippe Chatrier pendant les années soixante, les conflits interminables entre les instances du tennis, les difficultés organisationnelles liées au contexte de mai 1968 permettront d'éclairer les débuts de la formule open à Roland Garros.