De la correspondance bibliophilique : deux exemples de collectionnisme antique et renaissant
Résumé
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la bibliophilie est un phénomène existant depuis les premiers moments de l'histoire de l'écrit. Bien avant l'invention de l'imprimerie, les collectionneurs faisaient de grands efforts pour enrichir leurs bibliothèques autant de passion que leurs successeurs. Certes, pour l'imaginaire collectif, la bibliophilie est réduite à son époque d'apogée vers la fin du XVIII e siècle, ou encore à la période renaissante, si on se permet d'élargir ces bornes chronologiques. Cependant, malgré la limite imposée par la pauvreté des sources conservées, des témoignages de cet amour par les livres nous sont parvenus. Afin de mieux cerner la tradition dans laquelle les Granvelle s'inscrivaient, nous avons choisi de comparer les collectionneurs anciens avec ceux des débuts de la Renaissance, chez qui la culture classique était déjà une référence fondamentale. Pour cela, on en a choisi deux, bien représentatifs de leurs époques : Cicéron et le cardinal de Granvelle. À travers leurs correspondances, les mécanismes internes du collectionnisme littéraire deviennent plus clairs. Cela permet également de voir quelques lignes communes se dessiner, en même temps qu'on aperçoit des différences dues à la période, mais aussi à une question de goût personnel.