Si Israël est un des premiers pays à avoir signé et ratifié la Convention de Genève, il ne l’a pourtant pas encore intégré dans sa législation et a attendu l’année 2001 pour mettre en place une procédure nationale relative à la prise en charge des demandes d’asile. Ainsi, avant 2001, c’est le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui se charge de l’octroi du statut de réfugié dans ce pays. Cet article s’attache à analyser l’évolution de la procédure d’asile en Israël depuis les années 1970 ainsi que la procédure actuelle. Il montre à travers l’étude des formes prises, aujourd’hui comme hier, par les modes d’accueil des populations persécutées, la difficulté pour un État chez qui la notion de réfugié renvoie à la question non résolue des réfugiés palestiniens et se définissant à la fois comme juif et démocratique d’accepter la mise en place d’un véritable système permettant l’installation durable sur son territoire d’une population sans origine juive. Ainsi, malgré la centralité de la question de la persécution dans sa mémoire collective, Israël ne s’envisage aujourd’hui que comme un refuge temporaire pour des personnes dont la vocation serait de rentrer dans leur pays dès que la situation le leur permettrait.