Retrouvée en fouilles ou en prospection, la poterie est le principal marqueur chronologique d’un site. La datation repose sur la connaissance des formes retrouvées dans les ateliers fouillés. L’attribution d’une poterie à un atelier émetteur repose, elle, sur l’identification d’une forme et d’une pâte. Au-delà du marqueur chronologique, la poterie permet, de par son identification, d’approcher les faciès culturels d’une société ou d’une communauté. Elle est en effet l’un des maillons d’une chaîne opératoire complète qui peut apporter des informations précises permettant de distinguer des groupements communautaires en fonction de caractéristiques semblables : outre la matière première utilisée, souvent difficilement localisable, l’objet manufacturé témoigne d’un savoir-faire et d’une manière de faire qui font parfois appel à des matériaux plus ciblés. La vallée de l’Eure est un terrain d’étude qui, de par son histoire, à la croisée de différentes entités culturelles sur le temps long, permet d’aborder toute la diversité de ses cultures matérielles. Il s’agira d’explorer les possibilités qu’offre la poterie en matière de marqueurs identitaires, alors même que seuls quelques ateliers de potiers sont connus et plus ou moins bien étudiés.