Les formes numériques de mobilisation dans des situations postautoritaires. Cas de « l'affaire Éva » au Cameroun
Résumé
Entre juin 2015 et décembre 2016, le Cameroun a connu une série de scandales se traduisant par des disparitions, enlèvements et assassinats d'enfants à l'instar d'Éva, fillette de deux ans tuée et décapitée à Douala. Ces actes n'ont guère ému les membres du gouvernement qui sont restés dans une passivité communicationnelle. Au Cameroun, les médias classiques font toujours l'objet d'un contrôle constant et permanent de la part du pouvoir et les initiatives de protestation sont généralement réprimées. Face à cela, le cyberespace est apparu comme lieu propice à la mobilisation collective, contre ce que les camerounais ont fini par considérer comme des pratiques de sectes et des loges dans le pays. Ce travail tente de comprendre comment le réseau social Facebook a été utilisé comme nouvel espace de mobilisation concernant « l'affaire Éva » au Cameroun. Il s'inscrit dans le cadre des études sur les usages des Technologies de l'Information et de la Communication. Par une enquête par questionnaire et une analyse des traces numériques (photos, vidéos, publications d'internautes), nous sommes arrivés à la conclusion que les actions de mobilisation visaient trois objectifs : affectifs (publication de la photo de la petite fille pour émouvoir), cognitifs (informer les internautes en publiant, en partageant) et conatifs (en encourageant à se mobiliser).
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte
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