De Colette à Jacqueline Cervon, école, femmes et émancipation
Résumé
"Avoir le droit d'apprendre à lire et à écrire a été un des premiers combats féministes en France. Les femmes ont conquis progressivement ce droit à l’instruction, quoique sur un malentendu. En effet, il s’agissait, pour les réformateurs de la IIIe République, de donner aux mères les moyens d’éduquer et de suivre les progrès de leurs fils, futurs citoyens et soldats. Le corps des professeur.e.s et des instituteurs et des institutrices est devenu un des piliers du régime républicain. Nous retrouvons cette figure tutélaire dans de nombreux romans d’apprentissage, tant au masculin qu’au féminin. Nous aimerions nous interroger sur la représentation de l’instruction donnée aux filles dans cinq romans qui traversent le vingtième siècle : Claudine à l’école (Colette, 1900), Ariane, jeune fille russe (Claude Anet, 1920), Adieu mes quinze ans (Claude Campagne, 1960), Les Enfants de la brume (Claude Campagne, 1970) et Djinn la malice (Jacqueline Cervon, 1972). Instruire et éduquer les filles dans une école va-t-il de soi ? Que disent les discours sur l’école, produits dans un temps, un lieu et une sensibilité d’écrivain.e précis ?"