L'article concerne les marchés auxquels sont confrontées les entreprises industrielles qui sont organisées en filières. Ces marchés, dont l'importance croît avec le développement des structures de réseaux, ont cette particularité de mettre en relation un petit nombre d'agents qui se trouvent en situation d'interaction stratégique. Ces filières sont caractérisées par l'existence d'une entreprise amont qui fournit un produit qui est transformé par l'entreprise aval, cette dernière étant donc en position intermédiaire entre l'entreprise amont et le marché final. Pour chacune des entreprises se pose la question de la détermination des quantités à produire et des prix auxquels elle peut se procurer les biens intermédiaires et vendre les biens produits. Les décisions concernant les prix et les quantités de biens faisant l'objet de transactions définissent le partage de la valeur ajoutée le long de la filière. Ce partage peut-il être considéré comme une simple conséquence des décisions prises par chacune des entreprises ou est-il pris en compte par les entreprises lorsqu'elles décident des quantités et des prix ? Poser la question revient à se demander si des entreprises insérées dans une structure productive complexe se contentent de raisonner en fonction de leur seul résultat individuel ou en fonction des résultats d'ensemble du système dans lequel elles sont insérées et de la répartition de la valeur créée par l'ensemble des entreprises du système.