Cet article porte sur une organisation créée par le mouvement des coopératives de consommation au milieu des années 1950 : le Laboratoire coopératif. Chargé d’effectuer des analyses de produits alimentaires pour le compte des coopératives de consommation, il se voit assigner d’emblée une mission plus large : défendre les droits des consommateurs face à des fabricants souvent réticents à donner des informations précises sur leurs produits. Pour cela, il publie dès 1959 des tests comparatifs visant à objectiver les pratiques des fabricants, et cherche à faire advenir des dispositions critiques chez les consommateurs. Le laboratoire milite en effet non seulement pour une meilleure information des consommateurs mais aussi pour une meilleure formation de ceux-ci, de manière à ce qu’ils contraignent les fabricants à abandonner les pratiques commerciales les plus douteuses, ou les pouvoirs publics à intervenir. À partir du cas du Laboratoire coopératif, cet article se propose d’étudier plus généralement quelles stratégies mobilisent les associations de consommateurs pour combattre les formes de désinformation ou d’ignorance entourant les produits vendus dans le commerce.