Au début de ce siècle, un architecte normand, P. Bigot, entreprenait la réalisation d'une maquette de la Rome du IVe siècle après J.-C. au 1/400. S'appuyant sur des données archéologiques, littéraires et historiques, utilisant en particulier les travaux alors en plein renouveau sur la Forma Vrbis, plan gravé sur marbre à l'époque de Septime Sévère et dont 1/10 seulement a été retrouvé au XVIe siècle, il fit une œuvre dont la valeur artistique, pédagogique et scientifique fut rapidement reconnue : lors d'un débat à l'Assemblée Nationale en 1913, à propos de crédits destinés à transformer le plan de plâtre en plan de bronze, un député déclarait : « Le Relief de la Rome antique de M. Bigot, qui vient d'obtenir la médaille d'honneur au salon des Artistes français de 1913, est le plus important travail consacré depuis longtemps à l'archéologie romaine ». À la fin de ce siècle, plus de 160 000 internautes du monde entier visitent chaque mois cette maquette sur l'Internet. Ils peuvent voir la maquette dans son ensemble, quartier par quartier, bâtiment par bâtiment ; ils peuvent même quelquefois entrer à l'intérieur d'un bâtiment ; ils ont des doubles commentaires : généralistes et scientifiques, des bibliographies, des liens vers d'autres serveurs, des photos du site dans son état actuel, un accès aux textes anciens. Au début du siècle prochain, ces mêmes internautes pourront se promener librement à l'intérieur d'une Rome antique entièrement virtuelle. Comment en est-on arrivé là ? Quels sont les travaux en cours ? Quelles sont les perspectives ? Voilà ce que je voudrais exposer brièvement devant vous avant de vous présenter le site Internet lui- même, intitulé « Rome III D ».