Une dynamique nouvelle de fabrication de l'urbain est en cours au Mexique depuis les années 2000. Elle prend toute son ampleur dans l'agglomération de Mexico où se concentre la demande de logements en accession à la propriété. Le résultat est la reprise d'une croissance soutenue de l'agglomération après un ralentissement à la fin des années 1970. Si la ville produite après les années 1940 était dominée par les quartiers spontanés autoconstruits, l'urbanisation résidentielle postérieure à 2000 s'est réduite à un seul type d'habitat standardisé horizontal, dans des lotissements de très grandes dimensions. Ce boom immobilier a été la cause d'un étalement urbain rapide et discontinu, qui a reporté les espaces résidentiels au-delà du continuum urbain et de l'aire métropolitaine. Ce texte expose d'abord les logiques qui ont entraîné la reprise d'une urbanisation à la fois intensive et discontinue, dans l'une des plus grandes agglomérations du monde. Il présente ensuite les problèmes et stratégies quotidiennes des habitants, candidats non au périurbain mais à l’accession d’un patrimoine immobilier, dont la possession s'avère vitale en contexte d'insécurité sociale et économique.