Le contrôle des changements naturels ou anthropogéniques qui se produisent continuellement dans la biosphère a un impact majeur sur la compréhension des échanges carbone eau entre la surface terrestre et l’atmosphère, et du cycle de l’eau en général. Les techniques de télédétection spatiales permettent justement ce contrôle et en particulier, le radar, du fait de la haute résolution délivrée, de la possibilité d’observation tout temps (dans la gamme de fréquences utilisée, 1–10 GHz, les ondes électromagnétiques sont quasiment insensibles aux composants atmosphériques) et à toute heure (c’est un système actif, contrairement aux instruments optiques et il s’affranchit ainsi des variations du rayonnement solaire), de la bonne pénétration des ondes dans le couvert végétal (meilleure qu’en optique tout du moins) et de sa sensibilité à l’humidité. La restitution, à partir du signal radar, de l’humidité superficielle des sols, paramètre clé des modèles hydrologiques par exemple ou du contenu en eau de la végétation, paramètre essentiel pour l’estimation de la bio- masse, est cependant un problème compliqué qui n’est pas encore totalement résolu, même si un certain nombre de méthodes sont déjà opérationnelles. De gros efforts de compréhension du signal mesuré restent encore à faire, en s’appuyant sur le développement de modèles théoriques ou semi- empiriques de l’interaction onde-milieu. Les modèles théoriques, physiquement fondés, doivent être confrontés à des données pour être validés et les modèles semi-empiriques calés à l’aide de ces mêmes données.