Les charbons sont ils une fraction récalcitrante des matières organiques des sols? Mise en évidence d’une décroissance rapide du stock de charbons dans le sol d’un essai de longue durée
Résumé
Dans
le
contexte
d
es
changements
climatiques,
une
des
techniques
d’atténuation
actuellement
à
l’étude
consiste
à
apporter
au
sol
des
charbons
(biomasse
pyrolysée),
en
faisant
l’hypothèse
que
le
carbone
de
ces
charbons
est
sous
une
forme
très
stable
et
sera
donc
stockée
dans
le
sols
pour
des
durées
importantes.
Notre
objectif
était
d’évaluer
la
stabilité
de
charbons
dans
les
sols
à
l’échelle
d
e
plusieurs
décennies
.
Pour
cela
nous
avons
utilisé
l’opportunité
d’une
jachère
nue
de
longue
durée
(INRA,
Versailles)
:
en
l’
absence
de
tout
apport
de
matières
organiques
fraiches
depuis
80
ans,
on
peut
y
quantifier
la
décroissance
progressive
du
stock
de
charbons
présents
initialement,
ainsi
que
celle
du
carbone
organique
total
du
sol,
sous
l’effet
de
la
biodégradation.
Nous
av
ons
utilisé
des
échantillons
d’archives
de
la
collection
historique
des
42
parcelles
à
l’INRA
de
Versailles
(parcelles
témoin).
Nous
avons
quantifié
les
charbons
par
la
méthode
BPCA
(
Wiedemeier
et
al
.,
2013)
et
le
carbone
organique
total
par
analyse
élémentaire
.
Après
80
ans
de
jachère
nue,
plus
de
36%
de
la
quantité
de
charbons-‐
BPCA
pr
ésent
e
initialement
a
disparu,
à
comparer
avec
la
diminution
du
C
organique
total
(66%).
Nous
avons
procédé
à
une
séparation
granulométrique
des
argiles
(<
2
μm)
et
y
avons
quantifié
les
charbons-‐BPCA.
Dans
cette
fraction,
le
C
organique
total
comme
les
charbons-‐
BPCA
décroissent
à
la
même
vitesse.
Nos
résultats
montrent
que
les
charbons,
tels
que
l’on
peut
les
quantifier
par
la
méthode
BPCA,
sont
sans
doute
moins
stables
que
généralement admis.