La manipulation du son par des dispositifs analogiques, que ce soit des chaînes HI-FI ou des appareils auditifs, reste limitée à quelques traitements : l'amplification (pour augmenter un niveau sonore trop faible), la compression (pour limiter le niveau sonore et éviter de dépasser un seuil d'inconfort, voire de douleur) et le filtrage par bandes (qui permet, par exemple, de diminuer du bruit, de "booster" des médiums…) Ces traitements de base sont essentiels et ont été suffisants ou suffisent encore à combler la plupart des besoins en sonorisation. Cependant, par nature, les signaux analogiques ont la particularité d'être facilement déformés ou dégradés dans les transmissions (bruits de fond, interférences) ou dans la reproduction (exemple des copies de cassettes magnétiques). Aussi, ont été développés des dispositifs de traitement numérique. Un système numérique est un système qui utilise les nombres, bien souvent le système binaire, afin d’acquérir, de traiter, de transmettre, de stocker ou d’afficher des informations (ou données). Bien que les transmissions numériques subissent également des dégradations, les modifications restent suffisamment minimes pour être corrigées. De plus, la reproduction de son numérique permet d'obtenir une copie exactement identique à l'original, sans bruit ajouté. C'est le cas des CD audio. Enfin, le son numérique associé à des processeurs numériques "intelligents" peut subir une panoplie très importante de traitements, propriété qui est l'apport potentiel le plus important pour les appareillages d'aide auditive. Ainsi, l'adaptation de la correction de la prothèse selon la détection soit de parole où il faut amplifier, soit de bruit où il faut atténuer, le tout dans un flux sonore continu ne peut se concevoir que dans des dispositifs numériques. De même, la multiplication des "programmes" de correction choisi par l'auditeur selon les situations ne s'envisage qu'en numérique, tout comme l'apparition d'ambiances d'écoute (église, salle de concert, …) n'est apparue que sur les chaînes HIFI numériques. Enfin, on peut signaler le fait qu'un processeur numérique est capable de faire des traitements très fins du signal sonore, notamment s'il est piloté par des algorithmes sophistiqués de traitement du signal. La contrepartie de cet apport réside dans la complexité des paramètres de réglages qui devient infini. Là où un appareil auditif analogique pouvait se régler à l'aide de cinq potentiomètres bien identifiés, un appareil numérique est piloté par des centaines de valeurs, qui, mal maîtrisés, peuvent entraîner des dysfonctionnements décourageants, le mieux pouvant rapidement devenir l'ennemi du bien.