Héron d’Alexandrie est facilement rapproché de Philon de Byzance. Près de trois siècles les séparent probablement, mais ils écrivent tous les deux en grec et une partie de leur corpus (conservé ou mentionné) traite des mêmes sujets : mécanique, machines de jet, clepsydres, pneumatiques... Vitruve leur est parfois associé ; par exemple W. Schmidt donne à la suite de son édition des Pneumatiques d’Héron d’Alexandrie des fragments des Pneumatiques de Philon de Byzance (dans la traduction latine d’un manuscrit arabe) et des extraits judicieusement choisis dans le De architectura de Vitruve se rapportant au thème des pneumatiques. Nous nous intéressons ici plus particulièrement à la confrontation Vitruve - Héron d’Alexandrie, justement sur le thème des techniques dites "pneumatiques". Les deux traités sont de natures bien différentes tout en étant inclus dans l’ensemble de la littérature scientifique et technique gréco-latine et, avant de prendre pour exemple deux textes précis, il est utile de mettre en valeur les différences de contexte. Ils ont au moins en commun ce point difficile pour les chercheurs : la date de leur composition et la personnalité de leur auteur ne se laissent pas déterminer avec précision.