A partir du IVe siècle p.C. la Rome antique meurt lentement : politiquement, religieusement et physiquement. Le milieu du XVe siècle marque une rupture du processus quand les papes interdisent la destruction des monuments antiques et en font réparer certains. Le livre de Flavio Biondo, Roma instaurata, c’est-à-dire « Rome restaurée », paraît dans ce contexte. Pour la première fois, un travail de recherche scientifique est effectué sur la Rome antique en confrontant sources archéologiques et textuelles. Il sera prolongé dans les siècles suivants par tout un travail de cartographie, par des restitutions au trait ou à l’aquarelle, puis par les grandes maquettes de P. Bigot et I. Gismondi. Restait-il alors quelque chose à faire pour restituer Rome ? Oui et pour deux types de raisons. Le premier est l’apport scientifique des dernières décennies en matière d’édition des textes anciens et dans le domaine de l’archéologie. Le deuxième est l’apport du multimédia et de la réalité virtuelle dans les modes de représentation des restitutions archéologiques et dans l’accès aux données qui les fondent. Loin de « tuer le mythe », ces nouvelles technologies lui donnent une nouvelle vie : elles émerveillent le public au même titre que les recueils de Mirabilia du Moyen Age et donnent aussi aux scientifiques l’appui textuel et archéologique voulu par Flavio Biondo pour « restaurer » Rome.