L’entrecroisement art, littérature et sciences humaines pour la compréhension d’un territoire entre ville et nature - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2015

Closer, together Intertwining art, literature and social sciences for better understanding a territory between town and nature

L’entrecroisement art, littérature et sciences humaines pour la compréhension d’un territoire entre ville et nature

Résumé

The paper will provide feedback on an experiment which took place during a residency at the Camargo Foundation (Cassis, France), in partnership with Aix Marseille University (Labex-Med). Our team was built on a shared interest in the questioning of a territory using sensitive field methods, both scientific (anthropology, urban planning) and literary or artistic (creative writing, photography and art stroll). Our approach is part of a movement where many academics rely on artistic work to think the urban world while artists refer, sometimes explicitly, to categories related to scientific approaches such as "field studies" "research", "experiment". Being residents has given us the opportunity to make converge and intersect different approaches to capture the contemporary urban dynamics, especially the construction of living together. Anchoring in Cassis allowed us to easily investigate, for a limited but continuous time, the urban interface vis-a-vis the Calanques which became the first national "suburban" park in Europe, in 2012. This National Park is the first so called "suburban" in Europe, an expression which reflects the overlap between urbanized areas and natural spaces which is characteristic of the Marseilles’ agglomeration. Because such an in-between calls for the reversal of the gaze and opens contrasting sensory experiences, it invited us to experiment the intertwining of different approaches. Starting with pictorial representations of the city, which is famous for being a tourist harbor protected from the neighbor cities of Marseilles and La Ciotat, we undertook to decipher what is hardly noticeable in the landscape at first sight, to focus attention on details (gleaning clues, revealing traces), to experiment sensory and social situations, in the context of collective strolls, and to investigate the plural nature of the relationship between spatial morphology and social morphology. The methods developed during the residency led to a process which combined alternative readings of the territory, reflexivity and search for original recording of the experiment, combining the contributions of each one, while shaking up the traditional ways of making and transmitting knowledge.
La communication présentera la restitution d’une expérience menée dans le cadre d’une résidence, aujourd’hui encore en cours, à la Fondation Camargo (Cassis, France) dans le cadre d’un partenariat avec Aix Marseille Université Labex-Med (1) . La constitution de notre équipe est issue d’un intérêt partagé pour le questionnement d’un territoire à partir de méthodes de terrain sensibles, que celles-ci soient mobilisées dans le cadre d’une discipline scientifique (anthropologie, urbanisme) ou littéraire et artistique (écriture, photographie et promenade artistique). Notre démarche s’inscrit dans un mouvement où nous voyons de nombreux chercheurs s’appuyer sur des œuvres artistiques pour penser le monde urbain passé et contemporain alors que certains artistes convoquent, parfois explicitement, des catégories liées aux démarches scientifiques telles que « terrain d’étude », « recherche », « expérimentation ». Ces affinités dans les méthodes et processus mobilisés peuvent se concrétiser dans un entrelacement, brouillant les frontières sans pour autant les effacer – entre sciences et arts (2) – et parfois même entre savants et/ou artistes et habitants (3) , afin de rendre plus intelligibles les terrains étudiés et plus situées les formes artistiques. De plusieurs expériences collaboratives menées dans le domaine pédagogique et de la recherche, est née l’envie de faire projet commun afin d’expérimenter un travail collectif basé sur les interactions disciplinaires et méthodologiques. Être en résidence nous donne l’occasion de faire converger, et s’entrecroiser, différentes approches afin de saisir les dynamiques urbaines contemporaines et particulièrement comment le vivre ensemble se construit. L’ancrage à Cassis donne l’occasion d’investiguer de manière aisée, régulière, pour une période limitée mais dans un temps continu, une situation d’interface urbaine vis-à-vis du massif des Calanques protégé, depuis avril 2012, au titre de la loi sur les Parcs nationaux. Ce Parc national est le premier parc dit « périurbain » d’Europe, expression qui témoigne de l’imbrication entre secteurs urbanisés et espaces naturels caractérisant l’agglomération marseillaise. Un tel espace de l’entre-deux, parce qu’il invite à l’inversion du regard et ouvre sur des expériences sensorielles contrastées, paraît propice à expérimenter l’entrecroisement de différentes approches. Partant de représentations picturales de la ville, réputée comme petit port touristique à l’abri des villes de Marseille et de la Ciotat, nous nous attelons à décrypter ce qui est peu perceptible à première vue dans le paysage, à porter notre attention sur des détails (glaner des indices (4), révéler des traces), à éprouver des situations (sensorielles, d’interactions sociales) dans le cadre de marches collectives, à interroger la nature plurielle des liens entre morphologie spatiale et morphologie sociale. Notre objectif vise à déployer ce que nous avons saisi du réel laissant le champ à de multiples interprétations. La méthode développée au cours de la résidence est avant tout un processus de confrontations de modes de lecture d’un territoire, de réflexivité et de recherche de traduction et d’écriture qui allient de manière originale les apports de chacun et qui cherche à bousculer les formats traditionnels de fabrication (5) et transmission du savoir. Nous nous attachons à produire des matériaux et des expériences collectivement, induits en fonction des compétences de chacun et enrichis des regards des autres. Il s’agit d’écrire ensemble, pour tisser autour de points de vue particuliers à chacun, pour s’interpeller et/ou se fondre, peut-être, dans une œuvre commune, une œuvre de découverte. L’un des résultats attendu sera un journal de bord collectif afin de garder une trace du processus de recherche et de création, ce qui nous permettra, dans un deuxième temps, de réfléchir sur cette expérimentation, sur ses méthodes et la ou les forme(s) de restitution choisie(s). (1) Résidence du 9 au 11 décembre 2014 et du 8 au 25 janvier 2015. (2) Nous faisons référence aux travaux contemporains d’Anne Jarrigeon, d’Eliane de La Tour mais aussi à des travaux plus anciens tels que ceux d’Ernst Haeckel Kunstformen der Natur (1904 [1899]), Louons maintenant les grands hommes (1941) de James Agee et Walker Evans (1941) ou encore Une autre façon de raconter (1981) de Berger et Mohr. (3) Voir notamment les expériences des Quartiers Créatifs menés à l’occasion de Marseille capitale européenne de la culture 2013. (4) En référence au film d’Agnès Varda Les glaneurs et la glaneuse. (5) En référence à La fabrique du pré de Francis Ponge.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01599964 , version 1 (02-10-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01599964 , version 1

Citer

Nadja Monnet, Arlette Hérat, Danielle Pamart, Hendrik Sturm. L’entrecroisement art, littérature et sciences humaines pour la compréhension d’un territoire entre ville et nature. Des fomes pour vivre l'environnement, CRAL (CNRS/EHESS) et LADYSS (CNRS/Univ. Paris 1, 7, 8, 10) avec l’appui du CNRS, du Labex CAP, de l’EHESS et du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Sep 2015, Paris, France. ⟨hal-01599964⟩
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