La représentation de la science comme système produisant des savoirs décontextualisés des « réalités » du « terrain », est encore bien présente dans les domaines professionnels liés aux activités physiques et sportives. Paradoxalement, les savoirs produits par la recherche circulent, sont réappropriés, mobilisés pour agir dans ces mêmes domaines. Les processus de médiation qui sont alors mis en jeu impactent le contenu des résultats de la recherche, ce qui en est rendu visible ou encore ce en est retenu. On peut évidemment identifier de multiples situations, qui impliquent chacune des processus spécifiques : l’expert scientifique qui produit des connaissances qui seront mobilisées par un entraîneur et avec qui il traite directement, les résultats de recherches qui sont mis à disposition et qui circulent sur internet, les recommandations, justifiées par des travaux scientifiques, en matière de pratique des activités physiques pour la santé… voilà des cas bien différents dont la liste pourrait aisément être allongée. Tout d’abord seront abordées des questions relatives à la « trajectoire » des savoirs scientifiques, de la scène académique jusqu’aux divers usagers de la recherche, qu’ils soient enseignants d’éducation physique, entraîneurs, pratiquants, mais aussi acteurs politiques. Dans les cas décrits, le chercheur n’est pas au contact direct de ceux qui utilisent ses résultats, ceux-ci étant d’abord publiés, puis transmis, avant d’être mobilisés. C’est dans un second temps que seront abordées les problématiques spécifiques rencontrées par le chercheur opérant au plus près des usagers de la recherche. Le regard sera porté sur les difficultés liées au mode d’engagement du chercheur vis-à-vis de son terrain, dès lors qu’il s’agit de produire des savoirs directement « utilisables » par les personnes auprès de qui il enquête.