La problématique de la protection contre le soleil pour les spectateurs installés dans des édifices de spectacle antiques à ciel ouvert est importante, en particulier pour les villes situées autour du bassin méditerranéen. Et pourtant, à l’image de la place que lui accorde Vitruve, c’est un sujet très peu développé. Tout au plus s’intéresse-t-on parfois à ce qui est spectaculaire comme la couverture temporaire déployée sur le Colisée, mais pour les autres édifices de spectacle, l’intérêt est moindre.
En travaillant sur le théâtre de Pompée lors d’une thèse en études anciennes, nous avons montré qu’un système de vélum soutenu par des vergues, système attesté, mais abusivement généralisé, était inopérant pour cet édifice, principalement en raison du diamètre de sa cauea. Deux grand types de vélums devaient coexister sur les théâtres anciens : le système à vergues, avec toutes les limites imposées par la portée des pièces de bois, et le système à cordes, qui permettait une protection optimale des gradins, mais au prix d’aménagements plus lourds (consoles derrière le mur de scène, chemins de ronde au-dessus du toit des portiques au haut de la cauea pour ferler les toiles, système de tension d’un demi anneau de cordes central). Cette communication va essayer d’aller plus loin et de retrouver les options à disposition des architectes anciens lorsqu’ils devaient équiper un théâtre de vélum. Trois paramètres principaux seront pris en compte : l’orientation du théâtre, son diamètre et la latitude sous laquelle il est construit.
L’enjeu est de proposer des tables, comparables à celles qu’utilisaient par exemple les ingénieurs de l’Antiquité pour calibrer les balistes en fonction du poids du projectile . Il serait ainsi possible de savoir rapidement quel vélum était potentiellement installé sur tel ou tel théâtre. Pour créer cette table, nous utiliserons une méthode empirique, testant directement l’efficacité des deux systèmes dans un logiciel de réalité virtuelle.