La déforestation des territoires boisés de certains grands pays dits « en voie de développement », situés dans la zone intertropicale, est l’une des causes régulièrement invoquée du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Souvent qualifiés de « poumons de la planète », le Brésil, le Congo et l’Indonésie concentrent les surfaces couvertes en forêts les plus importantes du globe et les plus riches en biodiversité. Ces pays sont aussi connus pour la persistance et l’intensité de la déforestation. Mais sur quels processus sociaux s‘appuie ce phénomène ? S’agit-il d’un mouvement homogène de substitution de surfaces boisées en surfaces cultivées ou assiste t-on non pas à une mais à des déforestations ? Comment la critique environnementale prend-elle en considération cette diversité et quelles sont les formes de réception de la critique ? Cet article apporte des éléments de réponse à ces questions en traitant du cas de l’expansion des plantations de palmier à huile en Indonésie et en Malaisie1. L’objectif est de montrer la diversité des formes de production agricole, leurs interrelations mais aussi l’hégémonie des firmes et leurs différentes stratégies de réponse à la critique.