On assiste depuis quelques années à une focalisation de travaux issus des sciences humaines, des sciences techniques et des nouvelles pratiques d'architecture et d'urbanisme, autour de la notion d'ambiance. L'apparition, encore discrète et souvent inaperçue, de cette notion floue repose la question récurrente des rapports entre recherche et pratique en des termes nouveaux. Comment faire pour passer d'une recherche "appliquée" à une recherche "impliquée" ? Comment faire remonter en amont des processus de conception les savoir-faire acquis dans les disciplines ou à travers les pratiques les plus diverses (par exemple les nouvelles formes de modélisation du projet, les nouvelles technologies de représentation, les usages ordinaires de l'habitant ou de l'exploitant, ...) ? Comment éviter le piège de la production d'ambiances "cosmétiques" pour passer à une conception d'ambiances "fondatrices" du projet ? Pour explorer ces questions plus concrètement, deux objectifs principaux ont été énoncés, auxquels le travail que ce texte s'efforce de résumer a tenté de répondre : - d'une part faire un état des lieux des nouveaux outils d'analyse, de représentation ou de simulation des ambiances qui sont potentiellement porteurs de transformations dans les modalités de conception architecturale ou dans la pratique de projet ; - d'autre part, construire des problématiques qui débouchent sur des axes de recherche potentiels ou sur des principes d'expérimentation et d'enseignement nouveaux.