Représenter le fait migratoire dans une métropole comme Paris n'est jamais évident. Un certain nombre de stéréotypes circulent sur les “ concentrations ethniques ”, sur les problèmes émanant des “ banlieues ”. A tel point que certaines municipalités ou certains quartiers ont été érigés en icônes péjoratives. Mais qu’en est-il réellement ? La ségrégation ethnoraciale est-elle si forte dans l'agglomération ? Cette communication propose d'analyser l'espace résidentiel des immigrés dans la métropole parisienne à partir des données du recensement général de la population de 2008 (Delage, Weber, 2015). L'exploration cartographique s'intéresse aux phénomènes de spécialisation et de concentration spatiales dans le but de mesurer la ségrégation des étrangers et des Français par acquisition. La norme est une très grande diversité du peuplement en termes de nationalités. À l'échelle d'analyse choisie, il n'est pas possible de faire ressortir des “ concentrations ethniques ”. Les processus historiques liés à l'évolution de la localisation des activités économiques, à l'évolution du marché du logement (privé et social) et aux choix résidentiels propres à certaines diasporas se combinent à une troisième évolution : la gentrification. Ce changement social urbain qui affecte des quartiers populaires marqués par une forte diversité de peuplement entretient une relation ambivalente avec la diversité et le cosmopolitisme, jouant avec les ambiances urbaines et les “ ethnoscapes ”.