De nos jours, des études épidémiologiques montrent que les jeunes conducteurs demeurent surimpliqués dans les accidents de la route (Williams, 2003). Parmi les facteurs psychologiques accidentogènes pouvant expliquer cette surimplication, la charge de travail entraîne une dégradation des performances (De Waard, 1996). Par définition, la charge de travail est le résultat de l'interaction entre les tâches demandées et l'état fonctionnel de l'individu (Hockey, 2003). Paxion et al. (2014) ont montré, lors d'une tâche de conduite chez les conducteurs novices, une augmentation significative de la charge de travail objective (i.e. mesurée par électroencéphalographie) tandis que la charge de travail subjective (i.e. estimée par questionnaire) demeurait constante. Ainsi, malgré une réponse physiologique globale suggérant une baisse de vigilance, les jeunes conducteurs n'ont pas exprimé de modulation de leur état général dans leurs réponses aux questionnaires. Dans ce contexte, le projet DRIVVE a pour objectif d'approfondir la compréhension des différences entre charge de travail objective et subjective lors de la conduite chez les jeunes conducteurs. L'hypothèse de recherche est que les jeunes conducteurs ne seraient pas conscients de la modulation de leur l'état physiologique - provoquée par des situations perturbatrices (e.g. surgissement de piéton) - et n'adopteraient pas de stratégies compensatoires optimales. Pour valider cette hypothèse, une expérimentation sur simulateur de conduite a été mise en place. Au-delà de l'interprétation des données Îhicules, une analyse des mesures oculométriques sera utilisée pour collecter de nouveaux éléments objectifs réÎlateurs du niveau de charge de travail. Enfin, au terme de la conduite, une collecte de données subjectives métacognitives aura pour objectif d'évaluer la conscience des comportements et des stratégies de conduites mises en place.