Influence du contexte d'écoute dans la perception des dysphonies : effets de la connaissance de l'état thérapeutique du patient sur le jugement de sa qualité vocale
Résumé
Two experiments were conducted to examine how knowledge of the patient's clinical state affects the results of perceptual voice quality assessment performed by specialists in voice therapy. This study involved 53 patients with a dysphonia. For each speaker, we selected a pair of recordings made in different circumstances. These pairs of voices were presented to seven listeners (ENT surgeons or speech therapists). The task was to perceptually compare the severity of the dysphonia between the 2 recordings of the pair. Stimuli were presented first in a blind test, then several weeks later with accompanying information about the patient; in particular, whether the voice was pre- or post- treatment was explicitly specified. We balanced this artificial contextual information in order to (α) reinforce the blind judgment (for example, voices perceived as better in the blind test were indicated as post treatment); (β) be inconsistent (in a clinical point of view) compared to the blind test (for example, voices perceived as more disordered during the blind test were indicated as post treatment). Results revealed that in the clinical-consistent context α, the preference was amplified in a significant way. In clinical-inconsistent condition β, we observed an inhibition effect or a change of decision. In this condition, the judgment was more dependant on the contextual information (pre/post treatment) than on the auditory sensation obtained in blind condition. These findings are discussed with reference to results in the literature on visual, olfactory or auditory perception in context. In the frame of perceptual voice assessment, results revealed that only blind tests can provide reliable results.
L'objectif de l'étude était d'évaluer dans quelle mesure les connaissances a priori qu'un thérapeute possède sur un locuteur dysphonique, notamment son état pré ou post traitement, peut influencer le jugement de la voix du patient. 53 patients dysphoniques ont été inclus dans l'étude et pour chaque locuteur, nous avons sélectionné une paire de voix enregistrées dans des circonstances différentes. Sept auditeurs orthophonistes, ORL ou phoniatre ont été soumis en aveugle à l'écoute de ces paires de voix et devait fournir un jugement comparatif. Quelques semaines plus tard, les mêmes auditeurs ont subi le test à l'identique sauf que dans cette deuxième session, une information sur le statut des voix du locuteur était donnée : pré ou post, chirurgie ou rééducation. Nous avons équilibré cette information de façon soit à renforcer le jugement porté au préalable (ex : voix préférée en aveugle indiquée comme post thérapeutique en contexte), soit à contrarier le jugement (ex : voix préférée en aveugle indiquée comme pré thérapeutique en contexte). Dans l'écoute influencée renforcée, la préférence est amplifiée de façon significative. Dans l'écoute influencée contrariée, le changement de décision est important. Nous observons des inversions de préférences et la note avec information contradictoire est presque indépendante de la note obtenue en aveugle. Les résultats convergent vers l'extrême nécessité d'utiliser un protocole d'évaluation en aveugle pour réaliser un bilan perceptif d'une dysphonie.
| Origine | Accord explicite pour ce dépôt |
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