What is left of those who were acting? Political reflexions on concepts of traces and marks from an arendtian perspective
Que reste-t-il de nos aînés? Tentative de définition, à partir de la pensée arendtienne, de ce que nous faisons politiquement lorsque nous laissons ou suivons les traces et les marques de ceux et celles qui ne sont plus tout à fait
Résumé
The aim of this essay is to understand, from an arendtian perspective, how, on the one hand, our political actions allow us to cross the lines of our biological life, to conquer some kind of immortality, and how, on the other hand, our political action is bound to those which have occurred before us and to those who participated in them. It postulates that political action, by its public nature, allows us to leave ineffable traces which are, according to Carlo Ginzburg’s characterisation, infinitesimal, involuntary and require interpretation. The vitality and the vulnerability of those traces are due to the fact that they belong to the web of human relationships, to the strictly political community, amended during the action. From and in parallel with these traces, some marks may be objectified, included in human artefacts, objects fabricated which petrify but preserve a certain point of view on the missing person.
Cet article cherche à comprendre, à partir d’une perspective arendtienne, comment, d’une part, les actions politiques auxquelles nous pouvons participer peuvent nous permettre de dépasser les bornes de notre vie biologique, de nous survivre, d’acquérir une certaine forme d’immortalité, et comment, de l’autre, notre action politique est liée à celles qui nous ont précédé et à ceux et celles qui y participèrent. Il postule que l’action politique, de par sa nature publique, nous permet de laisser des traces ineffables qui sont, en accord avec la caractérisation de Carlo Ginzburg, infimes, involontaires et qui exigent une interprétation. La vitalité et la fragilité de ces traces résident dans leur inscription dans le réseau de relations humaines, dans la communauté proprement politique, s’établissant lors de l’action. À partir et en parallèle de ces traces peuvent être réifiées des marques, intégrées à l’artifice humain,
oeuvres fabriquées pétrifiant mais conservant un certain point de vue sur la personne disparue.
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte