Depuis une dizaine d'années, la notoriété de S Nicolas de Myre ne cesse de croître sur la scène médiatique internationale. Elle concerne moins le saint patron (marin, marinier, enfant, étudiant, etc.) que le saint protecteur du territoire national, régional ou, dans une moindre mesure, local (Malte, Suisse). Plusieurs types d'événement culturel aux dimensions internationales (concert, exposition d'art ou d'histoire, colloque, film, web documentaire, création muséale, etc.) étoffent progressivement les fêtes «traditionnelles» (foire, marché, bal, attractions foraines, feux d'artifice, etc.), déterritorialisent les dévotions et promeuvent le personnage de S Nicolas dans les relations diplomatiques entre états historiquement «terre d'accueil de Nicolas» (Italie, Turquie, Russie, France). À partir de l'ethnographie (2006 -2012) des pèlerinages aux tombeaux du saint (Bari en Italie, Demrè en Turquie) et de quelques processions à ses reliques (Saint-Nicolas-de-Port en France), la contribution propose une réflexion ethnologique sur les fonctions du politique comme «relais sociaux» dans les phénomènes de perdurabilité et de croissance d'un culte à un saint protecteur.