Observer les pratiques de plages permet d’améliorer les connaissances liées à la fréquentation de ces espaces, mais aussi de mieux comprendre les attentes des touristes. En effet, la plage en tant qu’espace de pratiques, est aujourd’hui un espace majeur du tourisme littoral. Quelques chiffres récents peuvent témoigner de son importance dans le système touristique : en 2013, 45 % des ressortissants de l’Union Européenne ont déclaré que le soleil ou la plage était la principale raison de leurs vacances contre 42 % pour les Français (Flash Eurobaromètre, 2014). Par ailleurs, une enquête réalisée auprès des vacanciers sur l’Île de Ré durant l’été 2014 montre que 89 % des personnes interrogées vont à la plage durant leur séjour sur l’île (Ré Obs’, 2014) . L’attrait des plages entraîne parfois une intense utilisation de l’espace, et, même si cette fréquentation peut être perçue comme générant des impacts sur le milieu, elle est souvent l’expression de la recherche d’un espace de qualité par les usagers. Cette attractivité pose alors la question de l’organisation de la plage en tant qu’espace de pratiques de tourisme et de loisir. L’objet de cette communication est de donner des clefs de compréhension des logiques d’occupation de la plage par les usagers, en étudiant les dynamiques de son remplissage et les territorialités qui constituent la fréquentation de ces espaces. Ainsi, les préférences des usagers quant à leur positionnement dans l’espace et leur perception de l’environnement, montreront que les comportements spatiaux des « plageurs » sont liés à leur statut dans le lieu, à leurs pratiques, ou encore à leur sensibilisation aux problématiques environnementales. Cette recherche est issue d’un travail de thèse en cours, et est basée sur une étude de fréquentation d’une sélection de plage de Charente-Maritime durant l’été 2014, qui combine approche qualitative (campagne d’enquêtes auprès de 1774 « plageurs ») et approche quantitative avec l’utilisation d’un système de prises de vues.