La vulnérabilité est un état relatif. L’homme, l’espace sont vulnérables à quelque chose. Selon la nature des pressions subies et le degré d’exposition auquel il faut faire face, la vulnérabilité varie, progresse. Des connaissances empiriques aux cadres conceptuels sur cette notion, l’état de la littérature est foisonnant, riche et pluridisciplinaire. Pourtant, les travaux qui ont pris le risque de quantifier la vulnérabilité, de l’appliquer à un problème concret sont encore peu nombreux. S’inspirant des études et méthodes sur la création d’un index de vulnérabilité sociale, l’objectif a été ici d’apprécier l’exposition au paludisme urbain en prenant en compte les qualités individuelles et environnementales intervenant dans l’épidémiologie du paludisme. Appuyé par les données censitaires et l’imagerie satellite, les variables d’intérêts sont construites une à une et à défaut, sont remplacés par des proxys. Le manque de données spécifiques aux comportements des individus face à la maladie limite la construction d’un index à ce qu’on pourrait appeler les « causes primaires (root causes) » de la vulnérabilité sociale soit les ressources et les conditions de vie des habitants. Fortement corrélées au taux de prévalence de la maladie, leurs conditions de vie sont déterminantes dans la vulnérabilité palustre. De cette méthode, un modèle final est créé. Il associe à chaque district de la ville (la plus petite entité administrative dont le contenu est majoritairement homogène), un profil de risque d’exposition à la maladie. Cartographié, il met alors en lumière les foyers potentiels de survenue épidémique. Dans un contexte officiel de contrôle du paludisme, cet outil, reproductible et malléable, est un atout évident dans la compréhension de la dynamique épidémique. De manière plus large, la constatation de trappe à pauvreté dans les sous espaces urbains dakarois interroge sur les objectifs de réduction des inégalités sociales.