Il y a un moment, dans l’Inferno de Castellucci, où les acteurs viennent se placer face au public et offrir simplement leurs visages, leurs corps, leur regard. Comme s’ils témoignaient devant nous de leur présence au monde. Quelques années plus tôt, dans Crescita XII, forme brève du même Castellucci, la scène nous faisait témoins de la disparition d’un enfant. Deux pôles — la présence, l’absence —, que cet article interroge et qui pourraient bien permettre d’appréhender le témoignage théâtral à la racine de ce qui le fonde, du moins dans une de ses dimensions : des êtres qui témoignent d’eux-mêmes en prennent d’autres à témoin, les constituant à leur tour en témoins.