Las tocaoras de flamenco en el escenario público a finales del siglo XIX: esplendor y miseria de una paradoja
Résumé
Dans cet article sont confrontées, à partir d’une étude de l’iconographie de 1850 à 1900, les pratiques et les représentations de femmes jouant de la guitare flamenca en Andalousie. Je m’intéresse d’abord aux représentations de la pratique féminine sur des tableaux du genre costumbrista ou sur des photographies, en réfléchissant aux postures du corps féminin en fonction de la pratique instrumentale et de la mise en scène. Puis je détaille l’activité guitaristique de ces femmes, le plus souvent limitée au cercle privé, où elles jouent un rôle dans la transmission du répertoire. L’enseignement prodigué par certaines d’entre elles vient compléter une autre activité artistique car, en public, la guitare demeure une activité secondaire pour les femmes. Cette étude montre enfin l’ambigüité des représentations mentales de l’opinion publique, qui déconsidère les femmes artistes, assimilées à des prostituées, mais les érige en sujet principal de l’iconographie publicitaire, comme le révèlent les photographies et les affiches qui annoncent les fêtes de printemps en Andalousie. Si en pratique le public masculin encourage et stimule le chant et surtout la danse féminine, ce qui conduit nombre de femmes à renoncer à une activité guitaristique professionnelle, sur les images fixes, en revanche, la figure féminine est associée à la guitare, pour des raisons esthétiques.