Dans l’univers des études urbaines, l’articulation entre connaissance politique et savoirs pratiques est un vieux défi dont l’actualité et l’acuité sont particulièrement remarquables. Nous allons en explorer les raisons scientifiques, tout en proposant, à partir de nos observations empiriques, quelques unes de ses implications (Pôle Sud, 2010). Disons d’emblée que l’intérêt permanent pour la connaissance politique résulte d’un échec salutaire : celui de la théorie de la bonne échelle de gouvernement. C’est précisément parce que celle-ci n’est pas seulement – et peut-être pas essentiellement – une affaire d’expert mais aussi une affaire d’intérêts, de représentations et de récits conflictuels entre eux que la plupart des stratégies fonctionnalistes du changement d’échelle se sont heurtées à un mur. Échec répété, et dont la répétition elle-même est une pièce essentielle du dialogue que nous instruisons ici.