A partir de deux exemples africains (gbaya et peul) je présenterai le rôle que joue, dans ces deux cultures, la politesse. Contrairement au système français où le vouvoiement est de règle vis à vis de ceux qu'on ne connait pas ou dans un contexte où un certain formalisme est de rigueur, et le tutoiement marque plutôt la familiarité et les relations entre proches, en Afrique sub-saharienne, le vouvoiement quand il existe, est exclusivement réservé à la famille, le tutoiement étant par contre la règle pour toute relation avec ceux qu'on ne connait pas. Un tel système qui est basé sur la situation objective de chacun dans sa famille ou sa belle-famille (génération antérieure, aînesse pour la relation G0) ne répond pas aux mêmes critères que ceux auxquels on pense lorsqu'on parle de forme de politesse. J'illustrerai mon propos par deux cas. Tout d'abord le cas du gbaya, langue oubanguienne parlée en RCA où je montrerai le rôle essentiel que joue la notion de pluriel dans ce système. Contrastivement je présenterai ensuite le cas du peul du Foûta-Djallon (Guinée Conakry). Enfin je ferai une synthèse des stratégies discursives et relationnelles que manifestent les formes de politesse dans ces deux cultures.