Le ralentissement psychomoteur est fréquent au cours du vieillissement normal, mais il est également un des signes clés de la dépression. Chez le sujet âgé, il existe ainsi une possibilité de confusion entre le ralentissement physiologique et le ralentissement dépressif, d’autant que les bases neurofonctionnelles et neurobiologiques du ralentissement restent imprécises. Le ralentissement est difficile à mettre en évidence de manière objective. Pourtant, la mesure des temps de réaction est une procédure simple et facilement reproductible. L’application de la méthode des facteurs additifs permet, en contrôlant certains facteurs du temps de réaction, d’étudier les étapes du traitement cérébral de l’information. L’application de cette procédure expérimentale à des sujets âgés sains et dépressifs a permis de montrer que le ralentissement physiologique altérait de façon équivalente toutes les étapes du traitement de l’information alors que seules certaines étapes étaient affectées par la dépression. Ces résultats objectivent ainsi l’existence d’un ralentissement dépressif propre à la dépression et distinct de celui qui est associé au vieillissement normal, ce qui va à l’encontre de l’hypothèse d’un continuum entre vieillissement et dépression.