Cet article souhaite interroger l'espace "rue" comme espace patrimonial privilégié de la mobilité et de la diversité, à travers l'exemple du boulevard Saint-Laurent à Montréal, désigné lieu historique national au niveau fédéral depuis 1996. En quoi la rue constitue-t-elle un objet patrimonial particulier, à inventer et à délimiter ? Comment conserver les traces de l'ancienne expérience cosmopolite dans la rue ? La patrimonialisation du boulevard ne renvoie pas seulement à des bâtiments, mais à un lieu de référence tant pour les communautés culturelles que pour la population montréalaise en général. Le "nous" des communautés culturelles se fond-il au sein du "nous" montréalais autour du boulevard dans son ensemble ou est-il propre à chacun des groupes et des secteurs de la rue ?