Les Cités de mémoire d’Hervé Le Tellier, qui s’inscrivent dans la filiation des Villes invisibles de Calvino, se présentent comme une série de villes imaginaires construites à partir de différentes contraintes. D’une part, certains noms des villes ont été inventés à partir de contraintes littérales comme l’anagramme, et reposent donc sur un certain cratylisme. D’autre part, ces cités ont été conçues à partir de modèles empruntés à différents domaines (géométrie, physique, linguistique, etc.), que l’auteur a transposés au niveau de la fiction. L’objectif de cet article est d’analyser comment ces contraintes agissent sur la représentation, en lui permettant notamment de se libérer des principes de l’illusion réaliste.