On peut penser que la notion de paradoxe ne concerne que le domaine de la logique. Cependant, la découverte de paradoxes sémantiques et la prise de conscience du rôle qu'ils sont amenés à jouer dans l'élaboration d'une théorie linguistique, ont conféré à la notion de paradoxe une importance de plus en plus grande en linguistique. Notamment, les paradoxes sémantiques de la famille du Menteur favorisent une réflexion sur la notion de vérité utilisable en linguistique. Fondamentalement instables, puisqu'ils oscillent indéfiniment entre le vrai et le faux, ils posent le problème de la logique spécifique des langues naturelles et de l'incomplétude du prédicat de vérité. Une analyse critique des différents essais de résolution des paradoxes sui-falsificateurs conduit à proposer une nouvelle approche "dynamique" de résolution qui permet d'élaborer d'une façon "interne" une esquisse de théorie de la vérité qui évalue ce type d'énoncé instable.