Ce réseau de recherche avait pour but de structurer une collaboration interdisciplinaire sur deux grandes questions touchant à l’analyse de la complexité linguistique : (1) la question de la spécificité de la faculté de langage par rapport aux autres fonctions cognitives et, (2) la question de l’interaction entre les différents niveaux de traitement du langage. Le projet réunissait des spécialistes de différentes disciplines afin de soumettre les hypothèses à l’expérimentation : linguistique, synthèse de la parole et modélisation, psychologie et psychopathologie, neurosciences cognitives et imagerie cérébrale. Le postulat communément admis de la spécificité et de l’autonomie de la faculté de langage a été questionné au travers d’une comparaison entre langage et musique, à propos de la perception des structures rythmiques (tests d’imagerie cérébrale). L’étude des interactions entre les différents niveaux structurels est abordée par des tests comportementaux (psychologie) et des tests d’imagerie cérébrale (Potentiels Evoqués), conçus à l’aide d’un matériel linguistique bien contrôlé du point de vue des paramètres acoustiques et structurels et portant, d’un côté, sur les interactions entre sémantique et prosodie, et de l’autre, sur les interactions entre sémantique et pragmatique. Enfin, une analyse linguistique de corpus produits par des patients présentant des troubles du langage (schizophrènes et patients cérébrolésés) a été menée en parallèle, afin de déterminer si ces différents niveaux linguistiques sont affectés de manière corrélée ou indépendante, dans le cas de divers types de troubles du langage.