L’histoire du tourisme révèle une incessante évolution des goûts et des pratiques. Revitalisée par l’essor des courts séjours et la fragmentation des temps du tourisme, la ville est (re)devenue une destination touristique à part entière. L’exemple albigeois est révélateur de ce phénomène particulièrement présent dans les pays du Nord. Cependant, la situation albigeoise relève du paradoxe: en effet, cette ville moyenne continue d’alimenter une image touristique basée sur des permanences efficaces : patrimoine de briques et histoire, l’érigeant ainsi au rang de haut lieu du patrimoine régional. Se présentant comme le second pôle culturel en Midi-Pyrénées, Albi poursuit sa politique ambitieuse de valorisation du patrimoine, son lifting du cœur historique et nourrit l’espoir ténu de classer sa Cité épiscopale au Patrimoine Mondial de l’Humanité. Cette dynamique locale de projets et cet intérêt porté aux différentes formes de patrimoine, s’inscrivent dans une démarche d’amélioration du cadre de vie favorisant ainsi l’attractivité de ce territoire. Ces actions sont, de manière classique, très bénéfiques au secteur du tourisme. Et pourtant, la fréquentation touristique stagne et les projets locaux manquent parfois de coordination entre institutions. Faut-il alors considérer que les acteurs publics locaux souffrent d’un manque de partenariat stratégique ? L’ échelle de l’agglomération ne permettrait-elle pas de définir des objectifs communs et un plan d’actions plus ambitieux ? Ces constatations ouvrent le débat sur l’action publique locale qui est conduite en Albigeois en matière de tourisme et de patrimoine.