Malgré la faiblesse des aménagements humains pour recevoir et conserver les visiteurs, quelles opportunités touristiques pour les campagnes de faible densité ? S’inscrivant dans les préoccupations collectives contemporaines liées à la protection de la nature dans un contexte de développement durable, ces espaces génèrent une attractivité touristique certaine. En témoigne, la demande d’espaces ‘verts’ sinon ‘sauvages’, le développement de l’écotourisme, liés au désir d’évasion et de découverte qu’expriment de plus en plus d’individus à l’encontre des richesses naturelles et paysagères aujourd’hui protégées par les parcs et les réserves naturelles. Une destination privilégiée du tourisme d’espace, une sorte d’antithèse du tourisme de masse, permet chaque année à près de 100 000 Français de vivre une nouvelle expérience au contact d’un hiver rigoureux qui semble cependant apprivoisé. En effet, sujet de fascination et d’appréhension, l’hiver québécois attire tous les ans, aussi bien les amateurs de sports de glisse que les voyageurs en mal d’émotion, qui désirent se confronter à l’éternel mythe du ‘Grand Nord’ canadien. A partir des principaux résultats d’une recherche réalisée à Montréal auprès de touristes français venant pour la première fois au Québec durant la saison hivernale, cet article se propose de montrer en quoi les ‘grands espaces’ peuvent être considérés comme une composante attractive de cette destination hivernale. Questionner ces ‘grands espaces’ qui nourrissent l’imaginaire des Français, c’est aussi vouloir comprendre pourquoi ces espaces décrits par ces derniers comme ‘inhabités’ ou comme de ‘vastes étendues désertiques’, sont une source de motivation pour réaliser l’expérience de l’hiver québécois.